رائحة الوجع لريمه الخاني ترجمة مرتضى العبيدي
رائحة الوجع
ريمة الخاني
كلما تناثرت وتبعثرت الجمل في رأسي وضاعت معالمها,اذهب إلى هذا السوق القريب البعيد,قد كان غريبا عن جسد الحي حتى مضى عليه زمنا كافيا لنألفه , عبر لقاءات الأحباب,ومفاجآت الأيام,هكذا هي الدنيا تعود في تعود...رغما عنا.وحتى لو عجزت عن التسوق في بعض زواياه المترفة...إلا أن متعة التواجد تكفيني.
رائحة الماضي تفوح بقوة من روحي...وغيوم الجراح تنزف في عقلي وتصرخ..و غلال الحاضر تنزع ما تبقى مني ببطء شديد..نمور هوجاء تأكل ما تبقى في القلب من صبر...هل هناك مدة محددة لإنتاج مشاعر إيجابية؟
سوف ننثر أوجاعنا هنا ليلملمها الجمهور عبر سير الخطوات وفضول الرؤية.
أتجول من دون هدف سوى التأمل الفارغ..هل يمكننا ترشيد كل لحظة نعيشها؟أو هل نحسن التمتع بلحظات السعادة الحلوة نرشفها حتى آخر قطرة؟
الهمسة شعر..
واللون فضاء...
والحركة موقف...
يكفي أنه هواء, قد يكون غير مستعمل ..
لفتت نظري عيناها كأنني أعرفها من قبل.
كانت تحمل شيئا ما أنيقا في يديها,وعيناها القلقتين تحكي الكثير...أحاول البحث..
أتظاهر بانهماكي في التجوال ولا أبتعد...الفضول كله هو أنا الآن...
ما أقسى لحظات الانتظار..طويلة كانت أم قصيرة...الحياة كلها محطات ننتظر وننتظر ...كيف نتقبلها بخرس مبهم؟
الانتظار مزعج في جميع حالاته...
مظهرها المرتب الأنيق المهذب يلفت النظر كثيرا ويترك في نفسي , علامات استفهام كبيرة...
لتمر صديقه لها بالقرب مستغربة!
-ما الذي أتى بك إلى هنا؟
-إنها هديه لصديقه لي أترقب مجيئها فورا..
-إنها لابنة صديقتي اشتريتها بمناسبة عيد ميلادها.
-ماما؟؟!!
- ما الذي أتى بك إلى هنا؟ ما أعرفه انك لا تحبين هذا السوق!
-إنها لك تفضلي أمي في التخفيضات يحلو التسوق ويطيب .
-هل سنعود سويا؟
-لا أظن
كأن شيئا من دمع كاد ينزل من عينيها العسليتين.فأبى.
دفعني طفل فأوقع محفظتي ..أمسكتها فورا ووقفت من جديد...
لتختفي...
كنت قد تذكرتها أخيرا
أم فراس 1/8/ 2008
L’odeur de la douleur
Traduction de Mortadha Labidi
Chaque fois que les phrases se bousculaient et se dispersaient dan ma tête, avant qu’elles ne se perdent, je me dirigeais vers ce marché qui semble à la fois si proche et si éloigné. Au départ, on le sentait comme un corps étranger dans notre quartier, mais avec le temps, on s’y est habitué non seulement à travers les rencontres d’amis qu’on y faisait mais aussi à travers les surprises que le temps nous y réservait. Telle est la vie : habitude sur habitude, malgré nous. Et même s’il m’était difficile de faire mes courses dans ses coins luxueux, ma seule présence me donnait assez de satisfaction.
L’odeur du passé exhalait avec insistance de mon âme et les nuées des blessures saignaient et criaient à l’intérieur de mon esprit, alors que les fruits du présent m’extorquaient très lentement ce qui restait de moi-même. Des panthères féroces dévoraient le peu de patience qui restait dans le cœur. Ya-t-il une durée précise pour la production de sentiments positifs ?
Nous allons répandre ici notre douleur pour que le public ramassera en suivant nos traces et en nous observant avec curiosité. Je me promène sans but, sinon de contempler gratuitement alentours. Pouvons-nous d’ailleurs tirer profit de chaque instant de notre vie ? Ou encore savons-nous toujours profiter des quelques moment de bonheur en les dégustant jusqu’à la dernière goutte ?
Le chuchotement est poésie
La couleur, espace
Et le mouvement est une prise de position.
Il suffit que ça soit de l’oxygène, même s’il n’est pas utilisé.
Je fus attiré par ses yeux. Il me semble que je la connaissais depuis longtemps.
Elle portait un objet élégant dans les mains, mais ses yeux anxieux en disaient long. J’essayais de me rappeler, je faisais semblant de me promener sans plus, mais je ne m’éloignais pas. En ces moments, je suis l’incarnation de la curiosité-même. Comme les moments d’attente sont durs ! Qu’ils soient longs ou courts. La vie est pleine de ces moments : nous attendons… nous attendons ! Comment sommes-nous capables de supporter cela, dans un silence incompréhensible ?
L’attente, dans tous ses états, est pénible !
Son apparence de femme bien mise et élégante attire l’attention et suscite en moi de nombreux questionnements.
Et voilà qu’une amie à elle passe à ses côtés, toute surprise !
« Qu’est-ce qui t’amène ici ? »
« C’est un cadeau pour une amie qui ne tardera pas à venir. »
« C’est un cadeau d’anniversaire que je viens d’acheter pour la fille d’une amie. »
« Maman ??!! »
« Que viens-tu faire ici ? Je sais que tu n’aimes pas ce marché ! »
« C’est pout toi, tiens chérie. Au moment des soldes, faire des courses devient un plaisir. »
« Est-ce que nous rentrons ensemble ? »
« Je ne pense pas. »
Comme si des larmes voulaient couler de ses yeux couleur de miel, mais qui se sont enfin retenues.
Un enfant m’a bousculé et a fait tomber mon sac à main. Je l’ai tout de suite ramassé et me suis remise debout. Mais elle avait déjà disparu.
Je me suis enfin souvenue d’elle.
Om Firas, le 1er août 2008.