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  1. #1
    مدرس لغة عربية ومترجم من الفرنسية
    تاريخ التسجيل
    Aug 2008
    المشاركات
    473

    رسائل الطاحونة ( الخامسة )

    LES TOILES

    RECIT D'UN BERGER PROVENÇAL




    Du temps que je gardais les bêtes sur le Luberon, je restais des semaines entières sans voir âme qui vive, seul dans le pâturage avec mon chien Labri et mes ouailles. De temps en temps l'ermite du Mont-de-l'Ure passait par là pour chercher des simples ou bien j'apercevais la face noire de quelque charbonnier du Piémont; mais c'étaient des gens naïfs, silencieux à force de solitude, ayant perdu le goût de parler et ne sachant rien de ce qui se disait en bas dans les villages et les villes. Aussi, tous les quinze jours, lorsque j'entendais, sur le chemin qui monte, les sonnailles du mulet de notre ferme m'apportant les provisions de quinzaine, et que je voyais apparaître peu à peu, au-dessus de la côte, la tête éveillée du petit miarro (garçon de ferme), ou la coiffe rousse de la vieille tante Norade, j'étais vraiment bien heureux. Je me faisais raconter les nouvelles du pays d'en bas, les baptêmes, les mariages; mais ce qui m'intéressait surtout, c'était de savoir ce que devenait la fille de mes maîtres, notre demoiselle Stéphanette, la plus jolie qu'il y eût à dix lieues à la ronde. Sans avoir l'air d'y prendre trop d'intérêt, je m'informais si elle allait beaucoup aux fêtes, aux veillées, s'il lui venait toujours de nouveaux galants; et à ceux qui me demanderont ce que ces choses-là pouvaient me faire, à moi pauvre berger de la montagne, je répondrai, que j'avais vingt ans et que cette Stéphanette était ce que j'avais vu de plus beau dans ma vie.
    Or, un dimanche que j'attendais les vivres de quinzaine, il se trouva qu'ils n'arrivèrent que très tard. Le matin je me disais : « C'est la faute de la grand'messe; » puis, vers midi, il vint un gros orage, et je pensai que la mule n'avait pas pu se mettre en route à cause du mauvais état des chemins. Enfin, sur les trois heures, le ciel étant lavé, la montagne luisante d'eau et de soleil, j'entendis parmi l'égouttement des feuilles et le débordement des ruisseaux gonflés les sonnailles de la mule, aussi gaies, aussi alertes qu'un grand carillon de cloches un jour de Pâques. Mais ce n'était pas le petit miarro, ni la vieille Norade qui la conduisait. C'était... devinez qui !... notre demoiselle; mes enfants ! notre demoiselle en personne, assise droite entre les sacs d'osier, toute rose de l'air des montagnes et du rafraîchissement de l'orage.
    Le petit était malade, tante Norade en vacances chez ses enfants. La belle Stéphanette m'apprit tout ça, en descendant de sa mule, et aussi qu'elle arrivait tard parce qu'elle s'était perdue en route; mais à la voir si bien endimanchée, avec son ruban à fleurs, sa jupe brillante et ses dentelles, elle avait plutôt l'air de s'être attardée à quelque danse que d'avoir cherché son chemin dans les buissons. O la mignonne créature ! Mes yeux ne pouvaient se lasser de la regarder. Il est vrai que je ne l'avais jamais vue de si près. Quelquefois l'hiver, quand les troupeaux étaient descendus dans la plaine et que je rentrais le soir à la ferme pour souper, elle traversait la salle vivement, sans guère parler aux serviteurs, toujours parée et un peu fière... Et maintenant je l'avais là devant moi, rien que pour moi; n'était-ce pas à en perdre la tête ?
    Quand elle eut tiré les provisions du panier, Stéphanette se mit à regarder curieusement autour d'elle. Relevant un peu sa belle jupe du dimanche qui aurait pu s'abîmer, elle entra dans le parc, voulut voir le coin où je couchais, la crèche de paille avec la peau de mouton, ma grande cape accrochée au mur, ma crosse, mon fusil à pierre. Tout cela l'amusait.
    — Alors c'est ici que tu vis, mon pauvre berger ? Comme tu dois t'ennuyer d'être toujours seul ! Qu'est-ce que tu fais ? A quoi penses-tu ?...
    J'avais envie de répondre : « A vous, maîtresse, » et je

    - n'aurais pas menti : mais mon trouble était si grand que je ne pouvais pas seulement trouver une parole. Je crois bien qu'elle s'en apercevait, et que la méchante prenait plaisir à redoubler mon embarras avec ses malices :

    — Et ta bonne amie, berger, est-ce qu'elle monte te voir quelquefois ?... Ça doit être bien sûr la chèvre d'or, ou cette fée Estérelle qui ne court qu'à la pointe des montagnes...
    Et elle-même, en me parlant, avait bien l'air de la fée Estérelle, avec le joli rire de sa tête renversée et sa hâte de s'en aller qui faisait de sa visite une apparition.
    — Adieu, berger.
    — Salut, maîtresse.
    Et la voilà partie, emportant ses corbeilles vides
    Lorsqu'elle disparut dans le sentier en pente, il me semblait que les cailloux, roulant sous les sabots de la mule, me tombaient un à un sur le coeur. Je les entendis longtemps, longtemps; et jusqu'à la fin du jour je restai comme ensommeillé, n'osant bouger, de peur de faire en aller mon rêve. Vers le soir, comme le fond des vallées commençait à devenir bleu et que les bêtes se serraient en bêlant l'une contre l'autre pour rentrer au parc, j'entendis qu'on m'appelait dans la descente, et je vis paraître notre demoiselle, non plus rieuse ainsi que tout à l'heure, mais tremblante de froid, de peur, de mouillure. Il paraît qu'au bas de la côte elle avait trouvé la Sorgue grossie par la pluie d'orage, et qu'en voulant passer à toute force elle avait risqué de se noyer. Le terrible, c'est qu'à cette heure de nuit il ne fallait plus songer à retourner à la ferme; car le chemin par la traverse, notre demoiselle n'aurait jamais su s'y retrouver toute seule, et moi je ne pouvais pas quitter le troupeau. Cette idée de passer la nuit sur la montagne la tourmentait beaucoup, surtout à cause de l'inquiétude des siens. Moi, je la rassurais de mon mieux :
    — En juillet, les nuits sont courtes, maîtresse... Ce n'est qu'un mauvais moment.
    Et j'allumai vite un grand feu pour sécher ses pieds et sa robe toute trempée de l'eau de la Sorgue. Ensuite j'apportai devant elle du lait, des fromageons; mais la pauvre petite ne songeait ni à se chauffer, ni à manger, et de voir les grosses larmes qui montaient dans ses yeux, j'avais envie de pleurer, moi aussi.
    Cependant la nuit était venue tout à fait. Il ne restait plus sur la crête des montagnes qu'une poussière de soleil, une vapeur de lumière du côté du couchant. Je voulus que notre demoiselle entrât se reposer dans le parc. Ayant étendu sur la paille fraîche une belle peau toute neuve, je lui souhaitai la bonne nuit, et j'allai m'asseoir dehors devant la porte... Dieu m'est témoin que, malgré le feu d'amour qui me brûlait le sang, aucune mauvaise pensée ne me vint; rien qu'une grande fierté de songer que dans un coin du parc, tout près du troupeau curieux qui la regardait dormir, la fille de mes maîtres, — comme une brebis plus précieuse et plus blanche que toutes les autres, — reposait, confiée à ma garde. Jamais le ciel ne m'avait paru si profond, les étoiles si brillantes... Tout à coup, la claire-voie du parc s'ouvrit et la belle Stéphanette parut. Elle ne pouvait pas dormir. Les bêtes faisaient crier la paille en remuant, ou bêlaient dans leurs rêves. Elle aimait mieux venir près du feu. Voyant cela, je lui jetai ma peau de bique sur les épaules, j'activai la flamme, et nous restâmes assis l'un près de l'autre sans parler. Si vous avez jamais passé la nuit à la belle étoile, vous savez qu'à l'heure où nous dormons, un monde mystérieux s'éveille dans la solitude et le silence. Alors les sources chantent bien plus clair, les étangs allument des petites flammes. Tous les esprits de la montagne vont et viennent librement; et il y a dans l'air des frôlements, des bruits imperceptibles, comme si l'on entendait les branches grandir, l'herbe pousser. Le jour, c'est la vie des êtres; mais la nuit, c'est la vie des choses. Quand on n'en a pas l'habitude, ça fait peur... Aussi notre demoiselle était toute frissonnante et se serrait contre moi au moindre bruit. Une fois, un cri long, mélancolique, parti de l'étang qui luisait plus bas, monta vers nous en ondulant. Au même instant une belle étoile filante glissa par-dessus nos têtes dans la même direction, comme si cette plainte que nous venions d'entendre portait une lumière avec elle.
    — Qu'est-ce que c'est ? me demanda Stéphanette à voix basse.
    — Une âme qui entre en paradis, maîtresse; et je fis le signe de la croix.
    Elle se signa aussi, et resta un moment la tête en l'air, très recueillie. Puis elle me dit :
    — C'est donc vrai, berger, que vous êtes sorciers, vous autres ?
    — Nullement, notre demoiselle. Mais ici nous vivons plus près des étoiles, et nous savons ce qui s'y passe mieux que des gens de la plaine.
    Elle regardait toujours en haut, la tête appuyée dans la main, entourée de la peau de mouton comme un petit pâtre céleste :
    — Qu'il y en a ! Que c'est beau ! Jamais je n'en avais tant vu... Est-ce que tu sais leurs noms, berger ?

    — Mais oui, maîtresse... Tenez ! juste au-dessus de nous, voilà le Chemin de saint Jacques (la voie lactée). Il va de France droit sur l'Espagne. C'est saint Jacques de Galice qui l'a tracé pour montrer sa route au brave Charlemagne lorsqu'il faisait la guerre aux Sarrasins. Plus loin, vous avez le Char des âmes (la grande Ourse) avec ses quatre essieux resplendissants. Les trois étoiles qui vont devant sont les Trois bêtes, et cette toute petite contre la troisième c'est le Charretier. Voyez-vous tout autour cette pluie d'étoiles qui tombent ? ce sont les âmes dont le bon Dieu ne veut pas chez lui... Un peu plus bas, voici le Râteau ou les Trois rois (Orion). C'est ce qui nous sert d'horloge, à nous autres. Rien qu'en les regardant, je sais maintenant qu'il est minuit passé.

    Un peu plus bas, toujours vers le midi, brille Jean de Milan, le flambeau des astres (Sirius). Sur cette étoile-là, voici ce que les bergers racontent. Il paraît qu'une nuit Jean de Milan, avec les Trois rois et la Poussinière (la Pléiade), furent invités à la noce d'une étoile de leurs amies. La Poussinière, plus pressée, partit, dit-on, la première, et prit le chemin haut. Regardez-la, là-haut, tout au fond du ciel. Les Trois rois coupèrent plus bas et la rattrapèrent; mais ce paresseux de Jean de Milan, qui avait dormi trop tard, resta tout à fait derrière, et furieux, pour les arrêter, leur jeta son bâton. C'est pourquoi les Trois rois s'appellent aussi le Bâton de Jean de Milan... Mais la plus belle de toutes les étoiles, maîtresse, c'est la nôtre, c'est l'Étoile du berger, qui nous éclaire à l'aube quand nous sortons le troupeau, et aussi le soir quand nous le rentrons. Nous la nommons encore Maguelonne, la belle Maguelonne qui court après Pierre de Provence (Saturne) et se marie avec lui tous les sept ans.
    — Comment ! berger, il y a donc des mariages d'étoiles ?
    — Mais oui, maîtresse.
    Et comme j'essayais de lui expliquer ce que c'était que ces mariages, je sentis quelque chose de frais et de fin peser légèrement sur mon épaule. C'était sa tête alourdie de sommeil qui s'appuyait contre moi avec un joli froissement de rubans, de dentelles et de cheveux ondés. Elle resta ainsi sans bouger jusqu'au moment où les astres du ciel pâlirent, effacés par le jour qui montait. Moi, je la regardais dormir, un peu troublé au fond de mon être, mais saintement protégé par cette claire nuit qui ne m'a jamais donné que de belles pensées. Autour de nous, les étoiles continuaient leur marche silencieuse, dociles comme un grand troupeau; et par moments je me figurais qu'une de ces étoiles, la plus fine, la plus brillante, ayant perdu sa route, était venue se poser sur mon épaule pour dormir...



    رسائل الطاحونة



    ( الرسالة الخامسة )


    Lettres de mon moulin


    Alphonse Daudet



    للكاتب: ألفونس دوديه
    عربها: فيصل الملوحي



    حكاية راعي النجوم


    في سماء البروفانس




    تصوّروا أنّي كنت أصحب البهائم في لوبرون أسابيع متتالية بلا انقطاع، لا أرى خلالها جنس مخلوق، معزولاً في المرعى مع كلبي و قطعان الماشية التي نرعاها معاً، اللهمّ إلا من ناسك مونتدولور إذا مرّ ليتفقّد المساكين، أو فحّامي بييمون حين ألمح وجوههم السوداء، و ما هم إلا قوم سذَّج، خاملون تقهرهم العزلة، لا يتوقون إلى حديث، يجهلون كلّ ما يجري في الأسفل من حياة مدنيّة. أضف إلى ما سبق أصواتاً تصدرها أجراس تعلّقت بغلَ حقلنا، وهو يحمل لي مؤونة أسبوعين تاليين، ورأس حارس الحقل اليقظ يظهر لي في طرف التلّ الأعلى، و كُمَّةُ العجوز نوراد (غطاء رأسها الأشقر ). فما كان أسعدني بمرآهما.
    ما كان أروع أن تُروى لي حكايات القوم في الأسفل، كطقوس التعميد و حفلات الزواج، غير أنّ أشدّ ما كنت أتوق إليه أخبار جميلة الجميلات الآنسة ستيفانيت بنت معلميّ، التي كانت تمتلك أراضـيَ ممّا حولنا يقدّر قطر دائرتها بعشرة فراسخ (أربعين كيلو متراً). لقد كنت أستخبر – حريصاً ألا أبديَ أنّ الأمريعنيني- أ كانت تتردّد كثيراً إلى الحفلات والسهرات، أو تتقبّل تصرّفات المتحرّشين المستظرفين!! و لو سُئلتُ: إلام تطمع من تقصّي هذه المعلومـات؟ لأجبت: ألا تراني؟! أنا شابّ في العشرين من عمري، و طموحي كبير، و ستيفانيت أجمل من رأيت عيناي!!
    ثمّ حدث ما لا يخطر على بال: كنت كعادتي كلّ يوم أحد أنتظر مؤونة الأسبوعين التاليين ، بيد أنّها تأخّرت كثيراً عن ميعادها، فقلت في نفسي: لعلّ القدّاس هو السبب، أو ربما أبطأت العاصفة التي هاجت في الظهيرة فعطّلت مسير البغلة على الطريق.
    و ما هي إلا ثلاث ساعات حتى انقشعت الغيوم، و أشرقت الشمس على الجبل، وتدفّقت المياه فيه، وسمعت بين أوراق الشجر التي تجفّ، و الجداول الكثيرة الثرّارة، أصوات أجراسَ البغلة التي تمرّ، فغمرت نفسي بهجة، و بعثت في جسدي نشاطاً، لا أحسّ بهما حين أسمع دقّات الناقوس الكبير في عيد الفصح. هل تتصوّرون – يا أولادي؟! لم يكن حارس الحقل يسوق البغل، و لا العجوز نوراد، إنّما كانت تلك آنستنا بلحمها و شحمها، تجلس منتصبة القامة بين أكياس الصفصاف، و قد طبع على وجنتيها هواء الجبل وردا، وأوحى وجهها بالانتعاش الذي أحدثته العاصفة.
    كيف حدث كلّ هذا؟! لقد علمت بعبارات لاهثة من الحسناء ستيفانيت وهي تترجّل أنّ الصغير كان مريضا، و الخالة نوراد في زيارة لأولادها، و أنّها تأخّرت لأنّها تاهت في الطريق.و لكنّي حين رأيتها في ثيابها الأنيقة، و إكليلها الورديّ، و نطاقها ( تنّورتها ) المزخرفة، و ما يزيّنه من مخرّمات(dentelles )، غلب على ظنّي أنّها تأخّرت عن حفلة راقصة، وأنّها مضطرّة أن تجد طريقها بين الأحراش.
    يا أحلى ما خلق الله! إنّ عينيّ لا تكلان من النظر إليك. أقرّ لكم أنّي لم أر قبل الآن هذا الحسن من قرب. كنت في أيّام الشتاء أراها وأنا عائد مساء إلى المزرعة، و قطعان الماشية تنزل إلى السهل، تمرّ أنيقة تشمخ بأنفها قليلا، و تعبر القاعة بحيويّة ونشاط،وقلّما كانت تُكلّم خلالها الخدم.
    و هاهي الآن أمامي، لي وحدي دون غيري، أفلا يفقد الإنسان عقله؟!
    و حين بدأت تُخرج المؤونة من السلّة، شدّتها المناظـر من حولها، فأخذت تتأمّلها بشغف. و رفعت قليلاً ذيلنطاقها ( تنّورتها ) الجميل خوف أن يتلوّث، و دخلت الحديقة تريد أن ترى الزاوية التي أنام فيها، و مزود القشّ ( حيث يُخزّن ) وجلد الخروف، و معطفي المعلّق على الجدار وعصاي و مشحذ السكاكين الحجريّ. فسرّها ما رأت!


    - يا مسكين، أها هنا تعيش؟ ألا تضجر من عزلتك الدائمة! ماذا تفعل، و إلام تطمح؟


    - أردت أن أُقول: أنت مولاتي، ولا أستطيع أن أكتم عنك الحقيقة، ومشكلتي الكبرى أنّي لا أستطيع أن أجد كلمة أعبّر بها عمّا في نفسي، و أظنّ أنّها فهمت ما يدور في خلدي، فأرادت ( الملعونة ) أن تزيد من اضطرابي بسخرياتها المثيرة، فقالت:


    - ثمّ، ألا تأتيك- أيّها الراعي- بعض الأحيان صويحبتك المعطاء لتراك! لا شكّ في هذا ، لا شكّ أنّ عنزة من ذهب تحملها إليك، أوالحوريّة إيستيريل التي يستهويها أن تجريَ على أطراف الجبل!


    بل كانت آنستنا هي الحوريّـــــة إيستيريل نفسها تحدّثنــي، و تضحك ضحكتها الخلابة، و تدير ظهرها في عجلة تريد أن تنهيَ زيارتها:


    - وداعاً، - أيّها الراعي- !


    - سلاماً، يا مولاتي!


    - و غادرتني تحمل سلالها الفارغة.

    أحسست حين أخفاها المنعطف أنّ الحصى التي تتعثّر بها حوافرالبغلة، ترجم قلبي واحدة إثر واحدة! ولم يزُل هذا الإحساس منّي حتّى آخر النّهار، وبقيت بين نوم ويقظة، لا أجرؤ على التحرّك من مكاني خشيةَ أن يطيرَ منامي!
    وعندما حلّ المساء، حين أخذت الزرقة تلوّن أعماق الوديان، و تروح البهائم متدافعة إلى زريبتها وهي تثغو، سمعت صوتاً يناديني من جانب الوادي، حدّقت، تصوّروا من رأيت! تلك كانت آنستنا، لكنّ ضحكتها المعهودة اختفت، و بدنها كان ينتفــض برداً وخوفاً و بللا.
    ثمّ تبيّن لي أنها أرادت عبورالطريق التي غمرتها مياه العاصفة، فا ستعانت بكلّ قوتها لكنّها تعرّضت للغرق. والخطر كلّ الخطر أن تعود إلى المزرعة في هذا الوقت من الليل، فالطريق القصيرة لا تستطيع آنستنا أن تتعرف عليها وحدها، وأنا لا يمكن لي أن أترك القطيع، فأرهبها المبيت على الجبل في الليل، و بخاصّة أنّ ذويها سوف يُقلقهم غيابها.
    لقد حاولت جهدي أن أطمئنها، فقلت:

    - لا تقلقي، يا معلّمتي، فليالي تمّوز (juillet.= July) قصيرة، و ما هي إلا لحظات سيّئة تمرّ كلمح في البصر!!


    وبادرت سريعاً إلى إيقاد نار ذات لهب لتجفّف بها قدميها ورداءها الغارق بمياه ( سورج ). و قدّمت لها الحليب و الجبن الأبيض، لكنّ المسكينة ما كانت تهتمّ لدفئها، و لا لطعامها، فعبراتها المدرار كانت تنسكب من عينيها، و كدت أبكي معها إشفاقاً عليها.


    شحّت أشعّة الشمس، فلم يبق منها إلا بصيص يُرى على قمم الجبال، وسديم من نور في جانبها الغربي،ّ فخيّم الليل. كنت أرجو أن تدخل آنستنا لترتاح في الحديقة. لقد فرشت لها على قشّ طريّ جلداً جميل المنظر، جديداً كلّ الجدّة، وألقيت عليها تحيّة المساء، و تركتها إلى الباب، وجلست في الخارج.. ويشهد الله ( هذه ترجمة حرفيّة، لا تحريف من المعرّب ) أنّي رغم لهيب العشق في قلبي، و دمي الذي به يحترق، ما راودتني وساوس السوء، إلا ما كان من شعور عارم بالاعتزاز بأنْ أقومَ برعاية ابنة معلميّ.


    (هذه من القيم التي سادت المجتمع الغربيّ آنذاك، وهي قريبة ممّا يعتزّ بها فريق منّا، لكنّ الدراويش كهذا الراعي – المعتّر- هم وحدهم غالباً الذين لا يكتفون بالاعتزاز بل يُضيفون إليه الالتزام - المعرّب)


    دخلت ترتاح في ركن من حديقتي، بجانب القطيع الذي أدهشه منظرها وهي نائمة. كأنّها النعجة الأنصع الأعزّ بين أقرانها.


    لم أر السماء من قبل بمثل هذا السموّ، و لا النجوم بمثل هذا البريق..


    و فجأة أضاء طريق الحديقة، وبانت حسناؤنا ستيفانيت. لم تستطع النوم،فالبهائم أخذت تثغو، و تعبث بالقشّ، و النار جذبتها بدفئها، فبادرتُ من فوري إلى جلد ماعز ووضعته على كتفيها، و سعّرت النار، و ظللنا جالسَيْن جنباً إلى جنب صامتين لا ننبس ببنت شفة.


    لو كُتب لك أنْ تُمضيَ ليلة تزيّنها النجوم، لعلمت أنّنا حين ننام تستيقظ دنيا من الأسرار في قلب العزلة والصمت، فتفصح الجداول في غنائها، و تبعث برك الماء بصيصاً من نور. و تتحرّك كلّ نسمة من روح الجبل حرّة لا يُعكّر مزاجها شيء، و تبعث دغدغات الهواء ضجّة غير مسموعة، لا تعجبنْ! فهل تُسمع أغصان الشجر حين تنمو،أويُلتفت إلى صوت العشب حين ينجم ( ينبت)؟!


    النّهارمعاش الأحياء،أمّا الليل فمعاش الجمادات، و لكنّ الخوف يسيطر على نفوسنا حين نواجه ما لم نألفه. هذا ما وقع لحسنائنا، فقد كان كلّ جسمها ينتفض، فتلتصق بي لأدنى ضجّة تُسمع. حين صعد إلينا صوت أنين مستطيل متماوج يوحي بالحزن من جانب بركة الماء التي انطفأ بصيصها ، عبر فوق رأسَيْنا من حيث جاء الأنين شهاب سماويّ بهيّ، فخُيّل لنا أنّهما جاءا مترافقين.


    - همست إليّ ستيفانيت: ما هذا؟


    - قلت: هذه روح من الجنّة، معلّمتي. و صلّبتُ ( قمت بحركة إشارة الصليب ).


    و صلّبَتْ معي ، و اضطربت هنيهة،ثمّ انكمشت على نفسها، و بادرتني بسؤال:


    - هل أنتم الآخرون- أعني الرعاة- حقّاً سحرة ؟


    - لا، أبداً، آنستنا، كلّ ما في الأمر أنّنا نعيش هنا أقرب من الآخرين إلى النجوم، فخبرناها أكثر من أهل السهل!!


    فأسلمت وجهها لراحتيها، وأخذت تحدّق في السماء الفسيحة.


    انظرإليها وقد لفّ كتفيها جلدُ الخروف، فبدت للناظرين كأنّها راعية النجوم.


    ثمّ عادت تتساءل:


    - ترى، ماذا هناك؟ ما أبدع هذا الجمال ! لم أر مثله من قبل. أيّها الراعي،أ تعلم أسماء مانراه؟


    - لاشكّ في الأمر، معلّمتي، انظري فوقنا مباشرة! هذا(درب التبّانة) درب القديس يعقوب، يسير من فرنسة بلا انحراف إلى أسبانيّة. لقد خطّه القديس يعقوب في غاليس الأسبانيّة ليهتديّ به في الذهاب إلى شارلمان الهُمام غازي أهل البرانس.


    ثمّ انظري بعده إلى (الدبّ الأكبر) العربة التي تنقل الأرواح، بعجلاتها الأربعة المتألّقة. أمّا النجوم الثلاثة فجياد العربة، و أمّا النجيمة التالية فهي الحوذيّ.


    ألا ترَيْن هذا المطر من الشهب التي تتساقط؟ إنْ هي إلا أرواح طردها الله- سبحانه- من رحمته.


    و إلى الأسفل قليلاً آكل العسل أو الملوك الثلاثة ( برج الجوزاء). يدلّنا - نحن الآخرين!- على الوقت، ما أنْ ننظر إليه حتى نعرف أْنّْ قد مضى من الليل نصفه.


    اهبطي أكثر إلى الأسفل، لا تغيّري اتجاه الجنوب، فسترَيْن الحدأة البراقة - مشعل النجوم- ( كوكب الشعرى ). و يروي الرعاة أنها دُعيت بصحبة الملوك الثلاثة و الثريّا إلى عرس نجمة صديقة، أمّا الثريّا فقد كانت في عجلة من أمرها، فذهبت قبلهم، و سارت في الدرب العلويّ. انظري إليها في العلوّ حيث طرف السماء الأقصى. وأمّا الملوك الثلاثة فقد ساروا في الدرب الأدنى، وأدركوها، و أمّا الحدأة الكسلى التي تتأخّر في نومها فوصلت بعدهم، أخذت تصيح بهم أنْ توقّفوا، و رمت لهم بعصاها. لهذا يُسمّى الملوك الثلاثة أيضاً عصا الحدأة.. و لكنّ أجمل الجميلات بين النجوم- يا معلّمتي - هي نجمتنا، نجمة الراعي التي تسطع في الفجر فتُنير لنا الطريق و نحن نغدو بالقطيع، وفي المساء أيضاً حين نروح به. نحن نسميّها أيضاً الحسناء ماجيلون التي تسعى وراء بطرس البروفانس( زُحَل ).، فتدركه كلّ سبع سنوات، وتقترن به.


    - هل هذا معقول، أيكون زواج بين النجوم؟


    - طبعاً- يا معلّمتي –


    عندما أخذت أفسّر لها معنى هذه الزواج، أحسست على كتفي بشيء غضّ ذي ثُقل ظريف خفيف. كان هذا رأسها الذي أرهقه النعاس، فاستند عليّ، في روعة ما يزيّنه من شرائط مجعّدة و مخرّمات(dentelles ) وشعر متمّوج. و بقيت على هذه الحالة دون حركة حتى بهتت النجوم في السماء، و محا أثرَها بزوغُ النهار. كنت أضطرب في أعماقي و أنا أنظر إليها في نومها، و لكنّ الرعاية المقدّسة في هذه الليلة المباركة لم تمنحني غير الأفكار الطيّبة. لم يتغيّر شيء فالنجوم تابعت مشوارها الهادئ الطيّع كأنّها


    قطيع كبير. خُيّل لي في لحظات أنّ نجمة متميّزة من هذه النجوم بلطفها و بريقها قد ضلّت طريقها، فألقت بنفسها عليّ وخلدت إلى النوم!

  2. #2
    نشكر لك اتحافنا بجديد ترجماتك ونتمنى عليك مؤازرتنا بترجمة بعض نصوص منتدانا لو كان ممكنا
    وفقك الله استاذنا
    [align=center]

    نقره لتكبير أو تصغير الصورة ونقرتين لعرض الصورة في صفحة مستقلة بحجمها الطبيعي
    ( ليس عليك أن يقنع الناس برأيك ،، لكن عليك أن تقول للناس ما تعتقد أنه حق )
    [/align]

    يارب: إذا اعطيتني قوة فلاتأخذ عقلي
    وإذا أعطيتني مالا فلا تأخذ سعادتي
    وإذا أعطيتني جاها فلا تأخذ تواضعي
    *******
    لم يكن لقطعة الفأس أن تنال شيئا ً من جذع الشجرة ِ لولا أن غصنا ً منها تبرع أن يكون مقبضا ً للفأس .

  3. #3
    ترجمة موفقة،لقصة جميلة
    دمت بعطاء

  4. #4
    مدرس لغة عربية ومترجم من الفرنسية
    تاريخ التسجيل
    Aug 2008
    المشاركات
    473

    رد: رسائل الطاحونة ( الخامسة )



    شكراً

    أختي الأديبة ناهد حسن


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