-J’AI CRU…
De silex, j’ai cru mon cœur
Que même une masse ne peut casser.
Même si je lui tiens rancœur
Et que je le tracassais.
Son aspect dur n’est qu’un leurre ;
Il s’effrite s’il est oppressé.
Au silo, je comparais mon cœur ;
Il renferme ce que j’y mets
Ramenant d’ici et d’ailleurs
A des épreuves, je le soumets.
J’ai cru tant en sa largeur ;
Il est si étroit qu’il se fermait !

J’ai cru que mon cœur est un mont ;
D’épreuves, je l’ai exaspéré.
Que pendant tous les mois de l’an,
Par la neige, il est paré,
Et qu’il ne souffre aucunement
Du froid qui l’entourait.

A une outre, je l’ai comparé ;
Rien que de l’air le remplissant.
Qu’il ne lui manque, en réalité
Qu’un instrument à vent.
J’attendais le voir chanter ;
Il s’exprima autrement.

Je l’ai comparé à tant de choses
Avant de bien le connaître.
Des péchés dont il n’est pas la cause,
Je l’ai accusé de les commettre.
Je ne me rends compte que maintenant ;
C’est la vérité que je vois.
De beaucoup de peines, en le chargeant,
Mes épaules en subissent le poids.

Mais mon cœur est ordinaire ;
Il est même très sensible.
Qu’elles soient fades ou amères,
Les peines l’ont prient pour cible.
Il a une patience de fer
En supportant l’impossible.

Si un jour, il libère sa rage,
Il dira : assez! Avec fureur.
La mer sera prise d’un orage
Qui remuera ses profondeurs.
Un vent violent, dans son passage
Soufflera les toits des demeures.

Tous ceux qui gardaient le silence
Viendront le suivre dans ses pas.
Ils crieront leurs souffrances,
Leurs douleurs et leurs combats.
Disant au gens en leur présence :
Assez, n’y ajoutez pas !


Le 01-06-2008
ahcene mariche