Extrait du poème : La fièvre
Al-Mutanabbî
Médiocres sont mes gains
Mon âme souffre toujours
Et mille jaloux m’entourent
Mes rêves sont lointains
Mon corps est épuisé,
Ne peux plus se lever
Je suis ivre, sans liqueur
Et revient ma visiteuse
Semblant d’être timide
Elle n’apparait qu’au soir
Je lui ai cédé mes draps
Et même le matelas
Féroce quant elle les pousse
En abritant mes os
Mon corps le malheureux
Est étouffé de nous deux
Pour y gagner de la place
Elle lui envoie des souffrances
Toute sorte de maladie
Enfin Lorsqu’elle me lâche
Elle m’envahit de sueur
Comme si nous étions pécheurs
Quand vient le jour l’exclure
Je l’ai vu pleurer de désir
J’attends son heure craignant
Comme attendent les amants
Sa parole est toujours sincère
Ce n’est qu’une juste douleur
Ornée de toutes peines
Oh, fille de mon destin !
J’ai toutes les filles farouches
Comment tu parviens
A franchir toutes ces masses ?
Tu as brisé un corps
Qui n’y avait plus de place
Pour sabres ni pour flèches
قَليـلٌ عائِـدي سَقِـمٌ فُــؤادي
كَثيرٌ حاسِـدي صَعـبٌ مَرامـي
عَليـلُ الجِسـمِ مُمتَنِـعُ القِـيـامِ
شَديدُ السُكرِ مِـن غَيـرِ المُـدامِ
وَزائِرَتـي كَـأَنَّ بِهـا حَـيـاءً
فَلَيـسَ تَـزورُ إِلّا فـي الظَـلامِ
بَذَلتُ لَها المَطـارِفَ وَالحَشايـا
فَعافَتهـا وَباتَـت فـي عِظامـي
يَضيقُ الجِلدُ عَن نَفسـي وَعَنهـا
فَتوسِـعُـهُ بِـأَنـواعِ السِـقـامِ
إِذا مـا فارَقَتـنـي غَسَّلَتـنـي
كَأَنّـا عاكِفـانِ عَلـى حَــرامِ
كَأَنَّ الصُبـحَ يَطرُدُهـا فَتَجـري
مَدامِعُـهـا بِأَربَـعَـةٍ سِـجـامِ
أراقِبُ وَقتَها مِـن غَيـرِ شَـوقٍ
مُراقَبَـةَ المَشـوقِ المُستَـهـامِ
وَيَصدُقُ وَعدُها وَالصِـدقُ شَـرٌّ
إِذا أَلقاكَ فـي الكُـرَبِ العِظـامِ
أَبِنتَ الدَهـرِ عِنـدي كُـلُّ بِنـتٍ
فَكَيفَ وَصَلتِ أَنتِ مِـنَ الزِحـامِ
جَرَحتِ مُجَرَّحًا لَـم يَبـقَ فيـهِ
مَكـانٌ لِلسُيـوفِ وَلا السِـهـامِ
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